Que se passe-t-il aux urgences ?

Recueil d’un témoignage

Hier, mardi, j’ai reçu un appel à 17h18. Je ne connaissais pas ce numéro de téléphone, je n’ai pas répondu. On m’a laissé un message, j’ai décidé de l’écouter (chose que je ne fais pas toujours). J’ai bien fait.
C’était la société qui gère les alarmes de bracelet des personnes âgées. Ma mère n’allait pas bien. On m’a dit qu’il mettait en lien ma mère avec un médecin par téléphone.
Ma mère est en région parisienne, je suis en Bretagne.
Je laisse un peu de temps pour que le médecin puisse échanger avec ma mère puis j’appelle ma mère. J’ai appelé, appelé, appelé. Sur ses deux téléphones. Je n’ai pu l’avoir qu’à 18h41. Entre temps, j’ai laissé un message à la voisine, au voisin.
J’ai fini par avoir la voisine qui m’a dit qu’elle rentrait du boulot et allait voir ma mère en arrivant. J’ai eu la société d’alarme qui m’a dit qu’on envoyait une ambulance chez ma mère pour l’emmener aux urgences. Dans une heure.
L’ambulance est arrivée à 20h34.
Ma mère m’a rappelée à 22h24 pour me dire qu’elle n’avait rien de grave donc, hop, dehors. Retour chez elle. Avec des températures terribles en région parisienne.
Retour chez elle, retour chez elle à 83 ans, hôpital situé à la sortie de la ville d’Etampes donc à plus de 10km de chez elle, démerde-toi, Mamie. Elle m’appelle pour me dire qu’ils lui ont dit qu’elle pouvait appeler un taxi. C’est vrai, elle pourrait. Elle a vomi toute la journée, a des vertiges terribles et pourrait appeler un taxi. Elle a les idées claires à n’en pas douter, bien sûr !
J’ai réussi à joindre d’autres voisins qui sont allés la chercher.
Bref, je raconte ma vie, celle de ma mère. Mais c’est la vôtre aussi. Un jour ou l’autre chacun d’entre nous a été ou sera confronté à notre système de santé moribond et chacun d’entre nous le paiera très, très cher. Je suis sidérée par notre passivité. On nous fout en l’air notre planète et nous ne réagissons pas. On nous fout en l’air notre santé et nous ne réagissons pas. Nous avons un bien piètre instinct de survie, nous comptons bien peu à nos propres yeux.
J’ai des tas d’exemples à raconter : d’appendicite qui se transforme en péritonite parce qu’il n’y a personne pour opérer ; de mamie handicapée et aphasique de 68 ans qu’on lâche des urgences à 1h du matin, démerde-toi, de manque de brancardiers, de manque d’aides-soignantes pour les toilettes après opération, d’absence totale de contact entre le médecin et l’aidant pour expliquer l’état du patient et j’en passe.
Je vous mets en photo ce que je trouvais parfois sur mon ordi quand je l’ouvrais le matin, à l’époque pas si lointaine où je travaillais en pédopsychiatrie.

Petite note envoyée à tous les services, en interne. Juste pour vous donner une idée de comment nous sommes traités, nous patients mais aussi comment on fait culpabiliser les soignants en les rendant complices (parce qu’on remercie les soignants de leur implication dans leur méthode pourrie où on abandonne les patients, méthode qu’ils osent appeler professionnalisme). Burps !

Enorme merci à Nadia, Fanny et Gery, les voisins de ma mère.

2 thoughts on “Que se passe-t-il aux urgences ?

  1. Rien de surprenant ce genre de chose est de plus en plus fréquent. Ma mère est tombée chez elle masoeur a résussi à la relever donc les pompiers ne sont pas venus mais comme ils sont consciencieux le médecin du samu a decidé de venir et de l’envoyer aux urgences d’Etampes. J’avais le Covid donc je n’ai pas pu l’accompagnenr ma soeur n’ayant pas le pass sanitaire n’a pas pu non plus c’est ma fille qui a suivi l’ambulance…
    Ma mère avait de la fièvre des étourdissement et un sérieux hérésypèle à une jambe. Après des soins appropriés ils l’ont renvoyé à la maison avec des perfusion à faire trois fois par jour.
    Ils avaient peut être plus de lit de libre ou pas assez de personnel je ne sais pas. Toujours est il que je remercie les infirmières d’Etréchy Qui elles n’hésitenet pas à se déplacer et sont aux petits soins pour ma mère. Heureusement qu’elles sont là!!!!!!! Merci à Christelle et Maud

  2. Bonjour

    Suite à une chute, nous avons emmené notre fils de 10 ans aux urgences du sud essonne , nous avons été renvoyés des urgences de l’hôpital pour aller aux urgences de Dourdan ….bref , nous y sommes allés, notre fils a été examiné , radiographié, poignet cassé…nous rentrons chez nous, avec un plâtre, rien de gravissime en soi…2 heures après être rentrés, je monte voir mon fils qui était parti s’allonger…quelle ne fut pas ma surprise lorsque j’ai ouvert la porte de sa chambre et que je l’ai trouvé entrain de dessiner ..sans platre !!!!
    Il l’avait enlevé ( comment est-ce possible ?!) Nous sommes retournés aux urgences de Longjumeau cette fois , verdict : RIEN , pas de poignet cassé….un plâtre pour rien ! Trois hôpitaux au total pour RIEN …en soi , tant mieux , mais j’étais hallucinée car ce qui a été fait dans un sens peut être fait dans l’autre ! Mon.fils aurait eu le poignet cassé et nous serions potentiellement répartis en toute confiance , avec une ordonnance de paracetamol ….bref l’hôpital du Sud Essonne , c’est fini pour nous sauf si urgences vitales , parce que désormais on préfère faire quelques kilomètres mais avoir un diagnostic sûr !! Et éviter d’éventuelles complications et une perte de temps considérable.

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