De 2020 à 2024 ce sont cinq années qui passèrent et qui furent évoquées lors d’un Conseil municipal de mars 2025. Le sujet principal était le budget et nous avons pu donner nos impressions. Certes la soirée fût houleuse, mais les choses furent dites. Reprenons ce que nous avons pu écrire dans la gazette et complétons des infos supplémentaires que permet d’apporter un article en ligne
Il y a eu des réalisations visibles… et indiscutables.
On ne nie pas les investissements visibles réalisés par la majorité municipale. L’équipe de la mandature précédente (2014-2020) avait peu investi et constitué des réserves, ce qui a permis à l’équipe élue en 2020 de disposer d’un «trésor de guerre» conséquent. Celui-ci a été utilisé pour lancer plusieurs chantiers d’envergure. La rénovation du stade (terrains de football, vestiaires, piste d’athlétisme, voirie et réseaux du stade) représente plus de 5 millions d’euros investis en 4 ans. Il s’agit de réalisations concrètes, attendues par une partie des habitants. Plus récemment, on peut saluer la rénovation et sécurisation d’environ un tiers des parkings du Roussay, des abords de l’école Schuman (avec participation de la CCEJR par le biais d’un fonds de concours), du parking rue Chardon, ainsi que la transformation de l’ex-cantine Schuman.
Mais des achats immobiliers discutables.

- Terrain lieu dit Poirier Lazard : achat par la Mairie 135.000€ (Délibération N°39/2021). Projet n’est pas clair si on se réfère au PV du 20/05/21.
- Maison et terrain rue Caroline Berchère : achat par la Mairie 375.000€ en 2023 (Délibération N° 52/2023). Maison non encore vendue, terrain a permis la construction de parking rue Chardon.
- Box Boulevard de la Gare, (Délibération N° 52/2023) : achat 9000€ non encore vendu.
- Maison et terrain au 47 rue fontaine : achat par la Mairie 350 000€, (Délibération N°06/2025), Projet de la Mairie pas assez clair si on se réfère au PV du 13/02/25.
C’est une stratégie de l’effet vitrine ?
Depuis le début du mandat, la priorité semble être donnée à ce qui se voit, au détriment d’une gestion équilibrée et durable. En quatre ans, 14 millions d’euros ont été investis, un niveau très élevé pour notre Commune. Pourtant, ces investissements n’ont pas été accompagnés d’une stratégie budgétaire solide. Plus de 5 millions d’euros ont été prélevés directement sur le budget de fonctionnement, sans recettes nouvelles en face. Dans le même temps, la municipalité a procédé à une hausse des impôts en 2022 et a contracté deux emprunts successifs, ce qui aurait dû permettre de préserver l’équilibre financier. Mais malgré ces recettes exceptionnelles, la commune a consommé une grande partie de sa capacité d’autofinancement, c’est-à-dire sa marge de manœuvre pour investir à l’avenir sans s’endetter davantage. Parmi les choix budgétaires, la rénovation du stade, certes promise en campagne, a mobilisé plus de 90 % des investissements majeurs, éclipsant d’autres équipements structurants comme le gymnase du Cosec ou la salle Jean Monnet. Un choix assumé, mais particulièrement coûteux, et dont l’impact sur l’équilibre financier commence déjà à se faire sentir.
Notre vision c’est anticiper, économiser et préserver.
Plutôt que de multiplier les chantiers spectaculaires, nous aurions choisi de concentrer les investissements sur des rénovations permettant des économies durables : isolation énergétique du Cosec, de la salle Mimoun, des écoles et bâtiments communaux, mise aux normes de sécurité et d’accessibilité, modernisation des logements sociaux. Aujourd’hui, les chiffres nous donnent raison : le Cosec est devenu le premier poste de dépense de fonctionnement, devant la salle Jean Monnet… et même le stade. En cause : l’absence de rénovation énergétique significative. Une rénovation globale aurait déjà permis de réduire fortement ces coûts. Sans refaire l’histoire, disons-le clairement : nous aurions fait d’autres choix, guidés par une logique d’économies structurelles pour éviter d’augmenter la fiscalité locale.
L’impôt ne va-t-il pas être un piège qui va se refermer ?
Les deux précédents maires ont investi avec retenue. En quatre ans, l’autofinancement de la Commune est passé de 410 000 € à seulement 18 000 €. Une chute préoccupante. La majorité actuelle affirme ne pas vouloir recourir à l’emprunt, malgré des alertes récurrentes sur les indicateurs budgétaires. La situation se dégrade pourtant de manière continue. Si rien ne change, il est probable que le prochain maire, quel qu’il soit, soit contraint d’augmenter les impôts. D’autant que les charges de personnel, qui représentent une part importante du budget de fonctionnement, sont au plus haut niveau depuis 2016. Par ailleurs, aucune baisse significative des dépenses énergétiques n’est attendue. Notre groupe alerte dès aujourd’hui : des solutions existent. Mais elles supposent un changement de cap profond, fondé sur une planification rigoureuse et une approche globale.

Faisons attention au double-jeu communautaire.
Les ambitions du Maire, notamment pour la présidence de la CCEJR, sont connues. Le risque est alors de transférer la pression fiscale sur la Communauté de Communes pour soulager temporairement la fiscalité locale à Étréchy. Mais ce déplacement ne résoudrait rien : il ne ferait que repousser et masquer les hausses d’impôts à venir. Nous l’avons vu avec le dossier de l’eau : les hausses étaient prévisibles. Cette fois encore, nous appelons à la transparence et à la vigilance.
Selon nous, l’argent public perd en rigueur.
Les dérives sont aussi visibles dans les écarts budgétaires. La piste d’athlétisme est passée de 815.000 € à 1,35 million d’euros, soit +65 %. Le terrain synthétique, voté à 609.000 €, a coûté au final 870.000 €, soit +43 %. Aucun élément probant n’est venu justifier de tels écarts. Plus récemment, l’agrandissement de la salle de mariage a été décidé sans vote spécifique, le montant restant juste sous le seuil réglementaire des 225.000 €. Une décision discrète, prise sans débat public. Et dans le même temps, il faut batailler pour obtenir 300.000€ afin de rendre accessibles les bâtiments aux personnes en situation de handicap. Cette incohérence interroge.
Une autre voie est possible.
Notre groupe défend une gestion responsable, équitable, tournée vers l’avenir. Une méthode impliquant réellement les habitants, plutôt que de leur imposer des décisions lors de réunions expéditives. Être dans la minorité ne signifie pas s’opposer à tout. Nous avons voté pour 85 % des délibérations. Nous nous sommes opposés à 15 % d’entre elles car nous les estimions mauvaises pour Étréchy et ses habitants. Nous avons le devoir d’alerter lorsque la trajectoire financière devient préoccupante. Il est encore temps de redresser la barre. Mais cela suppose un changement de méthode, basé sur la concertation, la transparence et le sens de l’intérêt général. Ensemble, à Étréchy comme au sein de notre Intercommunalité, nous pouvons choisir une autre voie.