Ce 8 février 2025, à Boissy le Sec, une conférence captivante nous a offert un voyage dans le temps, au cœur de l’histoire des chemins de fer de la grande banlieue (CGB). Organisée par la SAVAREN, cette rencontre fut l’occasion de redécouvrir, grâce à Olivier Berlin, l’épopée du célèbre Tacot, qui reliait Arpajon à Étampes. Merci à lui pour la relecture et les compléments apportés à ce modeste article, et à M.Dobler Maire de Boissy dont le livre a beaucoup inspiré M.Berlin.
Déjà, le 4 octobre dernier, Étréchy Ensemble et Solidaires avait évoqué la passion intacte de nombreux habitants pour ce pan méconnu de notre patrimoine ferroviaire (cliquez ici pour l’épisode 1 ) Ce nouvel événement a permis d’aller encore plus loin dans les découvertes, entre anecdotes historiques et données fascinantes.
Quelques chiffres et faits marquants
- Un investissement colossal : Les Communes desservies pour l’ensemble des 3 lignes du réseau CGB-Sud ont été financées par 50 annuités de 43500 F .
- Pour la seule ligne d’Arpajon-Étampes la participation des Communes est de 50 annuités de 13 500 F.
- Pour mémoire la participation des communes couvrait 1/4 de l’investissement total (voie + Bâtiments + matériel roulant). Pourtant, son exploitation s’est arrêtée bien avant le remboursement complet, laissant les communes avec une dette qu’elles ne pouvaient suspendre.
- Des conditions de vie bien différentes : à cette époque, un ouvrier gagnait en moyenne 4 francs par jour, soit environ 100 francs par mois.
- Un voyage au ralenti : selon les horaires et arrêts, il fallait entre 1h42 et 2h25 pour parcourir la ligne, à une vitesse variant entre 12,4 et 17,2 km/h.
- Un tarif élevé : un billet de seconde classe entre Arpajon et Étampes coûtait environ 2 francs (1,95 F exactement) pour les 30 km d’Arpajon à Etampes ce qui représentait le salaire de 5 heures d’ouvrier (à 0,40 F/h en 1911). Cela représenterait en 2025 environ 50 € (5 heures de SMIC) pour un trajet de 30 km !
- Un réseau complexe : la ligne comptait pas moins de 101 passages à niveau.
- Un drame évité : le 12 février 1911, un acte criminel faillit provoquer une catastrophe : des pierres avaient été placées dans les aiguillages, comme en témoignent les journaux de l’époque.
Un quotidien rythmé par le Tacot
L’exploitation de la ligne reposait sur huit métiers essentiels, dont mécanicien, chauffeur, chef de train, chef de gare, facteur enregistreur et homme d’équipe. Chaque jour, trois allers-retours permettaient aux habitants de se déplacer, assurant un service indispensable à la vie locale.
Cependant, l’histoire du CGB fut aussi marquée par des difficultés. En faillite entre 1916 et 1923, c’est la STCRP (Société des transports en commun de la région parisienne) de 1921 à 1941. qui reprend l’exploitation provisoire du réseau CGB à partir du 01-01-1923, jusqu’au 31-12-1932. En effet à partir du 01-01-1933, le réseau est confié à la Société des Chemins de Fer Économiques, jusqu’à la fin de l’exploitation en 1948. Et même au-delà puisqu’elle assurera le service des cars de remplacement au moins jusqu’en 1954.
Un héritage à préserver
Ces échanges passionnants nous rappellent combien ces chemins de fer ont façonné la vie de nos communes. Un grand merci aux organisateurs et à Olivier Berlin, qui nous permettent de faire revivre cette épopée à travers leurs recherches.
Et si le Tacot ne sillonne plus nos paysages, il reste gravé dans la mémoire collective… et dans le cœur des passionnés qui continuent de faire vivre son histoire.
Quelques proches rendez-vous :
Rendez-vous le 11 avril 2025 au Vélorail de la Juine, pour la prochaine « Rencontre du Tacot ».
Olivier Berlin sera à la rentrée de février dans des classes de grande section, CP et CE1 de l’école de Boissy le Sec pour leur faire 3 exposés .
Quelques videos :
A) le Tacot CGB Réseau Sud [49 minutes 52 secondes] par Dominique PERRUCHON (2024)
Celle projetée ce 8 février est la « C ».