Ce n’est pas l’oeuvre de Françoise Sagan, ni le film d’otto Preminger et encore moins la chanson d’alain souchon . C’est le cri d’un SOS , c’est le j’accuse de Zola.
Hier je recevais le document ci-dessous, avant l’heure de mes 65 ans, qui ne viendront qu’en plein soleil de décembre.
Ce document lu, je me suis mis à penser à la force que nous avions étant jeunes, à l’amour en voyant grandir mes trois enfants, à la sagesse que pouvait apporter l’âge, et je me suis endormi. Ce matin les informations me présentaient une dure réalité, la fierté contenue d’hommes et de femmes qui doivent retenir leurs larmes en constatant la désolation causée par les inondations dans leur village. Le repas que je pris avec ma femme me rappela la chance énorme de partager avec l’être cher et nous nous sommes mis à parler du contraste saisissant entre ce document de ma Commune et les informations de la télévision.
Mon café pris je regardais par la vitre ce linge que nous pendions, dépendions, rependions et qui ne séchait pas. Tout à coup l’averse se mit à tomber et ma vitre se mit à pleurer, je l’ai prise en photo tout en écoutant « Aqua » de Kitaro.
L’eau ne cessait de tomber et du haut de cet étage où je me trouvais, je ne peux dire si je savourais la chance d’être protégé car me revenaient les images de personnes seules dehors dans une forêt, dans une voiture faute d’appartement. Je ne savourais en fait pas la chance mais j’étais face à cette tristesse, cette mélancolie et un pincement au coeur me vint. Les musiques de Kitaro s’égrenaient et des tas de pensées jaillirent. Cet hiver 54 que je n’ai connu que par les livres et les documentaires, la multitude d’action dans le combat militant pour le bien-être des autres, ce Maire d’un village d’Alsace dans le film de Marie-Monique Robin « qu’est ce qu’on attend ». Ce grand Maire disait presque ceci : nous sommes face au mur si nous ne faisons rien. Je l’ai rencontré deux ans après la sortie de ce film et nous regardant ma femme, mes amis et moi, nous a dit ceci : nous sommes dans le mur… La journée fut belle cependant car les actions faites pour sa ville, qu’il nous présenta, cadraient tellement avec mes rêves. Le retour chez moi se fit autour de réflexion pour ma ville, votre ville, vous qui me lisez.
Mon engagement pour ma ville fut spontané et je me vis passer du statut de citoyen à celui d’élu municipal, plein de projets dans la tête. La municipalité, par le biais de son jeune Maire, semblait promise à un bel avenir environnemental, d’autant plus qu’il devenait Vice-Président pour l’attractivité du territoire à la Communauté de Communes. Quelle belle ambition et tout s’annonçait bien.
Les nuages gris vinrent très vite sous la forme, non pas de grêle, mais de glace. Avions nous besoin de cela pour nos enfants, ne sont ils pas à l’écoute du modèle paternel ou maternel. Si nous leur laissons croire que la glace d’une patinoire se forme par un petit appareil qui ne consomme presque pas de courant, ils vont nous croire. Si d’autres nous disent que des contrats nous lient avec les créateurs de glace, on va les croire. Ce n’est que mensonge et vilenie et cela m’attriste. Ne voyons nous pas, les inondations, les pluies incessantes de ces derniers jours pour un mois de juin, les évènements associatifs qui s’annulent ou qui n’amènent plus un public nombreux, le plan canicule qui se déclenche pour être sur de pas passer à coté au cas où …
Je pensais qu’étant élus, j’avais avec mes amis élus qui partagent les mêmes rêves, la possibilité de proposer une alternative. Elle était trois fois moins chère, et n’utilisait pas de glace tout en laissant un évènement festif. C’était peine perdue, nous terminions à peine une marche pour la sobriété qui ne rassembla qu’à peine 25 personnes, faisant rire de joie notre Maire. C’était soit signe d’un possible désintéressement de la population soit le fait que le circuit de cette marche initialement prévue par le centre ville avait été refusé par le Maire, nous obligeant à passer par le cimetière. Mobiliser l’opinion dans cette zone d’Etréchy était une gageure.
Contacter le journal le Parisien, fut intéressant pour que nous comprenions le gros mensonge. La rédactrice su reporter la phrase de notre Maire à savoir « Si cela n’avait tenu qu’à moi, nous n’aurions pas fait cette patinoire ». Intéressant car une lueur d’espoir avait jaillit ce jour là, mais très vite dans ses voeux le Maire annonça début 2024 pouvoir rechausser les patins. Tout ceci est véridique et montre notre impuissance, à nous élus minoritaires, à imposer un choix judicieux.
Quel autre mensonge allons nous devoir « gober » pour accepter ce choix qui semble le vôtre… N’avons nous pas, voix au chapitre ? Ne devons nous pas être au centre du débat. Sommes nous devenu ces superbes animaux laineux qui dociles, acceptent la tonte sans bêler ?
Bonjour tristesse est devenu pour moi : j’accuse … Je ne veux plus à l’âge de presque 65 ans rester passif, mais nous devons tous, vous devez entendre ce message et réagir. Soyons le poids , soyez le poids nécessaire pour éviter ce manque de clairvoyance. Si nous pensons qu’une patinoire ne peut se faire qu’avec de la glace et pas sur du synthétique ou avec des rollers tout en restant un évènement festif, les personnes convaincues s’inclineront. Mais si j’accuse, c’est que mon cri fait écho à ce dérèglement climatique et le film de Marie-Monique Robin « qu’est ce qu’on attend » montre qu’il est temps d’agir.